mardi 30 janvier 2018

LE VIEUX NANTES

LA PLACE ROYALE

Peut être la plus belle place de Nantes, mais son dessin et son architecture régulière et sévère à la française me fige un peu.

La fontaine monumentale, ornée de statues allégoriques symbolisant la Ville de Nantes, la Loire et ses affluents, en zone centrale anime cette belle place glacée.

Pour humaniser ce lieu, il fut décidé de créer un jardin avec pelouse et plate-bandes de fleurs. 
Cela a durée une trentaine d'années, mais depuis le partie pris de la place pure l'a remportée et adieu la végétation.
On a l'a donc restaurée entre 2007 et 201, elle est inclut dans la zone piétonne du centre-ville.

La flèche de 85 m  de la basilique St Nicolas surplombe le lieu.
L'architecte est un élève de Viollet-le-Duc : Lassus.
J'ai axé ma vue sur le portail de la Basilique.



La place avait été dessinée par l'architecte nantais Mathurin Crucy, dans un ensemble d'urbanisation d'envergure, avec des immeubles à l'architecture classique:
  • symétrie des façades.
  • rigueur du plan.
  • ouverture de perspectives.

Elle a été réalisé dans les années 1790, après la destruction des remparts médiévaux, (voir le plan sur la page sur la place du Bouffay).
La composition du plan est une association d'un rectangle avec une partie en arc de cercle, très classique.
Au centre de la partie rectangulaire la fontaine monumentale y a été placée.
Elle est entièrement pavée.
Elle est desservie par neuf rues, l'une dans l'axe est-ouest, les autres suivant les côtés en étoiles.



La fontaine comporte trois bassins, en granit, superposés.
La ville de Nantes est représentée par la statue de marbre blanc
 (toutes les autres statues sont en bronze),
 sous les traits d'une femme couronnée d'une muraille crénelée et tenant un trident.



Cette statue est celle d'Amphitrite,
une déesse de la mer épouse de Poseidon tenant dans ses mains le trident de Neptune.


La Loire est représentée par une femme déversant ses eaux par deux amphores.




Les affluents, au nombre de quatre (pourquoi?) deux statues de femmes et deux d'hommes
 à demi-allongées et versant l'eau par une amphore aussi :

L'Erdre, la Sèvre
Le Cher, le Loiret


Les autres statues symbolisent les huit génies du commerce et de l'industrie
soufflant dans des conques et enjambant des dauphins symboliques, 
qui crachent l'eau par leurs évents.

Les statues sont l'oeuvre  des sculpteurs:
Daniel Ducommun du Locle pour la ville et les cours d'eaux
Guillaume Grootaërs pour les génies.

Le fondeur est Jean-Simon Voruz, 
aussi créateur de l'escalier du Passage Pommeraye
(voir la page de mon blog).

La dernière aquarelle date de 2004.




Pendant les travaux de construction de la place, il se pose le problème de son aménagement.
Diverses solutions sont évoquées: corps de garde, statue de femme, fontaine, puits, bornes fontaines.

En 1849, un plan de projet d'aménagement de la place est présenté par l'architecte en chef de la ville: Henri-Théodore Driollet, qui n'aboutit pas.

En 1861, le projet est en phase définitive et prévoit des statues en bronze sur des socles en granit bleu de Bretagne.
Le monument est inauguré le 16 mars 1865, par le sénateur-maire Ferdinand Favre.


Le dessin des statues allégoriques est très classique.



Les bombardements du 15 septembre 1943, par l'aviation alliée ravagent le quartier, détruisant 8 des 9 immeubles qui entourent la place.

La reconstruction est entreprise sous la direction de l'architecte Michel Roux-Spitz ( 1888-1957) 1er Grand Prix de Rome 1920, qui modifie légèrement les façades. 



J'ai réalisé de nombreuses aquarelles de la place avec sa fontaine.

Elles sont pour l'instant toutes avec de la végétation et des fleurs.

Je ne suis pas encore au nouveau cadre, qui est pourtant celui de ma jeunesse, mais à l'époque il y avait des fleuristes autour de la fontaine pour animer la place et un îlot en forme haricot pour attendre le tramway.


J'ai retrouvé celle-ci dans une maison de retraite de Nantes. 
Elle n'est bizarrement pas signée.






Ci-dessous carte postale Artaud-Nozais, la vue est dirigée vers la rue Crébillon dans l'axe,
mais la statue de la Ville de Nantes est de dos.





La place dans sa configuration avant-guerre, en carte postale.





Dessin de la place en 1865.




Carte postale de collection, la grande braderie de 1996.
Editée par les Cartophiles du Pays Nantais





Une de mes aquarelles, éditée par ARTAUD Frères - Editeurs de Carquefou, 
dans les années 1990.




A bientôt pour une nouvelle page.





dimanche 14 janvier 2018

LE VIEUX NANTES IV

PLACE DU BOUFFAY


C'est une vieille place du centre ville de Nantes.
Elle était avant les comblements de la Loire, dans les années 1930 - 1940, bordé par un de ses bras, et la place donnait directement sur les remparts bordant le fleuve et sur le port Briard Maillard.
Elle était au Moyen Age la cour du château du Bouffay.

Aquarelle de la place, vue vers l'est.




Ce château comtal faisait, à l'angle sud-ouest, partie de la vieille enceinte gallo-romaine de la ville.
Il avait été édifie sous le règne du comte de Nantes, Conan 1er le Tort.


Ci-dessous plan des fortifications de la Ville de Nantes,
 au moment de l'Edit de tolérance religieuse signé par le Roi Henri IV en 1598.





Celui-ci accueillait l'administration et la justice de la ville, avec sa prison comme dans la chanson: 
-"Dans les prisons de Nantes.
Il y avait un prisonnier
personne ne va le voir
Que la fille du geôlier.
Elle lui apporte à boire et à manger, 
Etc...
La fille (du geôlier) était jeunette, 
les pieds lui a lâchées  (elle délivra les pieds du prisonnier)
celui-ci s'échappa en plongeant dans la Loire
et se retrouva sur l'autre rive en chantant."


Ce lieu, chargé d'histoire, m'a toujours un peu fasciné.
D'abord par le marché couvert avec des petites halles permanentes.
Dans les années d'après guerre, je me souviens qu'il était en activité le dimanche matin (ou alors le samedi). Il y avait, bien sur, des commerces de bouches comme on dit, mais surtout beaucoup de camelots.
Ensuite, l'alignement de la place avec ses beaux immeubles d'architecture à la française, mais bizarrement interrompus par ces deux immeubles implantés de biais, dont le plus à gauche supporte sur son mur nord des cheminées.
Ces dernières sont les seuls vestiges de la Maisons des Echevins, construite en 1453 (ancienne mairie) à colombage.


Dessin  au crayon de bois réalisé sur place en 1977, dans l'après-midi.
On peut voir la cheminée sur le mur au trait plus noir.


Les halles et le carrefour des rues de la Bâclerie et des Echevins.

C'est un plan de 1761 établi par l'Architecte de la ville Jean-Baptiste Ceineray qui remodèle le quartier par l'alignement des rues. Ce plan entraîna la destruction de nombreuses maisons à colombage et d'hôtels particuliers.


Cette place nantaise était un lieu d'exécutions publiques.
En juillet 1626, le roi de France, Louis XIII vint à Nantes pour les Etats de Bretagne.
Le roi quitte la cité le 24 août après l'exécution par décapitation du Marquis de Chalai le 19 août, pour un prétendu crime d'Etat, sur cette place.
En fait, c'était une conspiration pour l'assassinat de Richelieu, premier ministre du Roi et la destitution de celui-ci au profit de son frère Gaston d'Orléans.




Le bourreau remplaçant s'est repris une bonne trentaine de fois pour couper le cou du condamné, avec une épée de suisse non affutée.

Actuellement, il y a moins une plaque commémorative en bronze sur un mur qui nous indique l'exécution de gentilshommes bretons lors de la Conspiration de Pontcallec en 1720.

Mais la Révolution Fançaise, du temps du sinistre Jean-Baptiste Carrier, en décapita plus, car la guillotine y était dressée et le Tribunal révolutionnaire y fit exécuter 144 personnes.



Aquarelle réalisée d'après mon dessin, encadré par Chiffoleau Frères.




J'ai ainsi réalisé, pendant une vingtaine d'années, une bonne douzaine d'aquarelles de cette place



Ci-dessus nous trouvons à droite du groupe d'immeubles, l'Hôtel de la monnaie ou les pièces étaient frappées jusqu'à l'année 1822

Les auvents métalliques faisant fonction de halles, accueillaient les commerçants depuis 1878.
Ils ont été démontées en octobre 2010, et depuis sont stockées dans un hangar, en attendant une nouvelles affectations.






Une de mes grandes aquarelles, encadrée par Chiffoleau Encadreur, 
vendu dernièrement en salle de Vente.






Ci-dessous une carte postale éditée par les editions Artaud Frères de Carquefou dans les années 90.

On y voit sur la gauche le carrefour des rues de la Bâclerie et des Échevins.





Donc, voila pour la place du Bouffay à Nantes,
je vous donne rendez-vous pour une nouvelle page à ce blog.




lundi 8 janvier 2018

LE VIEUX NANTES III

LA RUE BOSSUET

C'est une vieille rue pavée du centre de la ville de Nantes.
Elle relie la rue du Moulin à la rue des Trois-Croissants.
Mais elle débouche sur un petit jardin municipal créé après les bombardements aériens de 1943, a l'emplacement d'un immeuble, et où se trouve une statue du Maréchal Philippe "Leclerc" de Hauteclocque (1902-1947).

Sur son côté ouest, face à l'est,  se trouvent au numéros 3 et 5, deux maisons à colombages datant du XV ème siècle et sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 15 juin 1954.
Quand j'allais à l'Ecole des Beaux Arts de Nantes rue Fénelon, à la fin des années 50, elles étaient dans un triste état. 
Depuis elles ont été remises en état, et les boiseries extérieures repeintes, en rouge et bleu.
A l'origine il me semble me souvenir qu'elles étaient brunes.

Aquarelle


Je n'ai plus les premières aquarelles exécutées, il y a très longtemps, qui montraient les maisons plutôt décrépies. 
Il me reste juste par hasard des photocopies en N&B.


Aquarelle de 1985.
Vue de la rue des Trois-Croissants.






Photocopie en N&B de 1987.
L'immeuble au fond borde la rue des Trois-Croissants.




Je suivais l'évolution du bâti et de la rénovation du quartier.
Pour preuve le lampadaire, qui était un ancien bec de gaz, devenue une belle lanterne.






Voila pour la rue Bossuet à Nantes.
A bientôt.





samedi 6 janvier 2018

LE VIEUX NANTES II

PLACE DU CHANGE


La place doit son nom à la présence de changeurs de monnaie au Moyen Âge.
Elle était à cette époque le point central de la ville.
Elle est le carrefour des rues: des Carmes, de la Marne, de la Paix, de la Barillerie et des Halles.
Elle fait partie du secteur piétonnier de la ville.

La Maison dite "maison des Apothicaires" date du XVéme siècle. 
Elle est considérée comme la plus belle maison à colombage de la ville.
Elle est classée monument historique depuis le 4 janvier 1922.

Aquarelle 

Ci-dessous la vue est prise en face de la rue des Carmes.



Comme vous pouvez le constater, le quartier à énormément souffert lors des bombardements aériens, des 16 et 23 septembre 1943, de la dernière guerre.
C'est pour cela qu'un immeuble sans âme, se trouve dans le prolongement de la Maison des Apothicaires.


Ci-dessous une vue de la place du Change vers le beffroi, surmontant l'église Sainte-Croix.
Cette dernière a été reconstruite dans le style classique avec colonnes et fronton à l'antique, au Grand Siècle. 
Pendant la Terreur, l'église fut utilisé comme prison.
En 1860 l'architecte Henri-Théodore Driollet coiffa la tour d'un étage, avec une horloge, qui soutient le beffroi.   
Sa grosse cloche est l'unique vestige de l'ancien château du Bouffay.
Celle-ci a été fondue en 1663 et pèse  8 096 Kg.
La lanterne est décoré d'une ronde allégorique d'anges (demi-ange) sonnant de la trompette.



J'ai réalisé plusieurs aquarelles de cette vue sur le beffroi, à partir de la rue des Halles.


L'immeuble à gauche est du à la reconstruction après les bombardements aériens.
Les volutes de pierres qui soutiennent les balcons sont admirables travaillées.




La vue est axée sur le centre du portail de l'église, par la petite rue Travers.

J'ai gardé la trace des aquarelles les plus anciennes grace à la photocopie en N&B.
Celle-ci de novembre 1985.

Celle-ci de 1986, derrière les plantations.

Aquarelle de mars 1998, avec les bouleaux.




Celle-ci détaillant derrière les branchages les volutes des balcons des vieux immeubles.




Rendez-vous pour une autre rue de Nantes.










vendredi 5 janvier 2018

LE VIEUX NANTES

RUE DU VIEUX NANTES

La rue de la Juiverie

Cette rue doit son nom au fait qu'elle était jadis réservée aux Israélites et qu'elle abritait sans doute leur lieu de culte : la synagogue.

Dans le fond du décor, nous trouvons le beffroi de la Ville de Nantes, surmontant le clocher de l’église Saint-Croix.

Cette aquarelle a été éditée par les Editions Artaud Frères de Carquefou dans les années 90.





Elle relie la rue des Petites-Écuries à la rue de la Bâclerie.
Elle est rectiligne, pavée avec une rigole en son centre, axée est -ouest.
Les immeubles de chaque côté sont de pierres, mais il subsiste au moins un immeuble à pan de bois et colombage, du moyen age.
C'est celui qui s'avance sur la rue à gauche de l'aquarelle, au numéro 7 de la rue. 
La façade regarde vers le nord.
Il est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1984.


Ci-dessous, pastel à l'huile exécuté sur place en 1977.



Sur la droite, face au sud, on trouve l'arche du Passage Bouchaud, passage couvert, qui la relie à la rue de la Marne.


Dessin crayonné sur place.



J'ai exécuté de très nombreuses aquarelles de cette vue.









Sans compter, celles qu'heureusement j'ai photocopié en N&B avant leur vente.














Ci-dessous une vue intéressante, datée 1986, de la rue,
 à partir du carrefour de la rue des Petites-Écuries.




Dessin crayonné, sur place en 1977, à partir de la rue de la Bâclerie
 vers le carrefour avec la rue de la Juiverie.




A bientôt, pour une autre rue de Nantes.