samedi 22 mai 2021

Les Marais salants

 Les Marais salants de la côte atlantique


Les marais salants sont des zones littorales basses où l'on fait venir l'eau de la mer, 
pour recueillir le sel marin par évaporation, qu'elle contient. 


C'est une alchimie de la Terre, de l'Océan, du Soleil et du Vent.






En France les salines se situent sur les côtes de l'Océan  Atlantique et de la mer Méditerranée.

Sur la façade atlantique nous avons donc, du nord au sud:
  • Bassin salicole de Carnac.
  • Saint-Armel (golfe du Morbihan)
  • Presqu'île guérandaise
  • Marais breton (pays de Retz)
  • Île de Noirmoutier
  • Marais d'Olonne
  • Île de Ré
  • Île d'Oléron



Ci-dessus: le ramassage, la mise en mulon, et au fond les salorges.


Les marais salants, creusés et façonnés dans l'argile, forment des immenses quadrillages, qui sont délimités par des talus de terre argileuse et des fossés.
Les pièces de marais sont de formes variées, et de couleurs toutes en nuances en partant du blanc lumineux, aux gris, aux mauves, et aux verts de la végétation des passages surélevés et des digues.

De puissantes odeurs marines et vaseuses se dégagent de ces champs salés.


Les marais salants de Guérande, à l'ouest du département de Loire-Atlantique, s'étendent sur les communes de Guérande, Batz-sur-mer, Le Croisic et La Turballe.
Ils couvrent 1 650 hectares et ceux contigus des marais de Mès: 350 hectares sur les communes de Mesquer, Saint-Molf et Assérac.




























A partir de la côte les hommes ont crée des zones en dénivelées de telle manière que l'eau de mer prise aux moments des eaux hautes de vives eaux dans les canaux d'alimentation (étiers), se stocke dans des grands bassins de rétention (vasières, cobiers).
 
Un système de vannes (bondre) permet de contrôler l'entrée de l'eau de mer et de régler le niveau à l'intérieur du marais.
Tous les 15 jours, en période de récolte du sel (saunaison), le paludier fait entrer l'eau des vasières, dans les réservoirs de décantation.

Celle-ci descend ensuite par gravité dans une suite de bassins portant différents noms, suivant les régions (fares, adernes ou conches, vivres).
Et pour continuer en vasais, mètières, tables courantes, ensuite champs de marais, tables, muants, nourrices pour finir par les aires saunantes (les œillets). 

De même pour se repérer, dans le marais, des noms ont été donné aux levées de terre en chicane: cuys, trémets autour de la lagune salée et pont entre deux œillets.

Les derniers bassins d'évaporation (les œillets, aire saunante) sont placés au plus bas du terrain. 
La forme carré est la plus utilisée, avec une surface de 70 m2 environ, et côtés de 7 à 8 mètres, en effet le manche de l'outil de de travail, pour le façonnage et le ramassage ne doit pas être trop lourd. 

La couche d'eau diminue au fur et à mesure du parcours et se concentre en sel de plus en plus.

Au final, le sel se cristallise en surface de l'eau, et il est ramassé par les exploitants des marais, ceux-ci portant différent nom suivant les régions : saunier, paludier en pays guérandais, pour finir sur une petite plate forme de ramassage: les ladures.

Je ne connais pas le rendement en sel au mètre carré et par année.

























Ci-dessus: le ramassage de la fleur de sel à la pelle plate.


Le sel est alors mis en tas, et égoutté, puis transporté avec des brouettes à hauts bords, sur le bord du marais en mulon de sel, pour être remisé dans des hangars spécifiques, les granges à sel, les salorges.





















Les marais ne sont en eaux qu'à partir du printemps. 
Pendant la saison froide, les exploitants en profitent pour effectuer les travaux d'entretien nécessaires, réparation des digues, des vasières, nettoyage et habillage des salines.




La faune et la flore

Dans le dédale des canaux et vasières d'eaux saumâtre les oiseaux (aigrettes, hérons cendrées, etc..) se nourrissent. 

La flore de ces zones est exceptionnelle. Les plantes supportant le sel, y prospèrent.
La soude (Sueda maritima), l'obione ou faux-pourpier (Atriplex portulacoïdes) et en particulier la salicorne qui pousse sur les terrains salés. 
En été, les salicornes rougissent et durcissent et composent des tapis rouges sur le fond de certains bassins.

Une plante invasive se développe, par introduction involontaire, aussi dans les zones délaissées par les exploitants; le Baccharis halimifolia ou seneçon en arbre, qui perturbe de façon significatif le fonctionnement de l'écosystème.















































Pour terminer cet article:

Je vous encourage à venir visiter les marais salants de Guérande (entres autres).

Vous serez toujours bien accueillis par les paludiers, leurs équipes et les guides d'accueil.

Les balades sur le site se font à pied autour des marais.

Vous découvrirez les lieux :
de vastes étendues salines, les plantes, les insectes et les oiseaux des marais. 

Et vous pourrez toujours ramener de votre visite:
pour la préparation des repas du sel naturel gris ou du sel fin (la fleur de sel) pour la table.

A bientôt pour une nouvelle page.